L’histoire fascinante du tissu wax

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L’histoire du wax à ses origines

plusieurs tissus wax colorés sont enroulés les uns contre les autres

Vous l’aurez constaté, depuis 2015, le wax se fait une place de plus en plus importante en France. 
Mais connaissez-vous son histoire?

Lorsque je flânais dans les ruelles étroites du marché de Montbouët au Gabon,
je voyais souvent des hommes, courant et se faufilant à travers la foule, transportant d’énormes ballots de wax sur leurs épaules pour les livrer dans les multiples petites boutiques du marché. 

Je ne me posais pas la question de la provenance de toutes ces magnifiques étoffes.
Pour moi il était évident que tout ceci provenait d’ici, d’Afrique…que ces magnifiques tissus colorés étaient un patrimoine entièrement africain…

Mais à ma grande surprise, le wax n’est pas né en Afrique…et il faut remonter le temps jusqu’au début du XIXe siècle pour en connaître ses origines.  

D’où vient le nom « wax »?

Pour commencer le « wax »  vient de l’anglais qui signifie  « cire »
Pourquoi « cire »? 
Il vient tout simplement du procédé de fabrication, qui est inspiré de celui utilisé pour le batik javanais.
Il consiste à enduire de cire, des zones que l’on souhaite réserver sur le tissu, et que l’on trempe ensuite dans des bains de teinture. 

Tout un art et un savoir-faire qui mérite aussi qu’on s’y intéresse. 

Où est né le wax ?

Au début du XIXe siècle, les guerres et conflits poussent les néerlandais à recruter des guerriers et des travailleurs africains sur les côtes ouest africaines afin de les envoyer combattre dans les Indes Orientales ainsi que pour servir dans les plantations. 

Dans les Indes orientales, la Grande Bretagne et les Pays-Bas découvrent les batiks. Ils s’inspirent de la technique du batik et vont la mécaniser pour réduire leurs coûts de fabrication. 

Dans un premier temps, les britanniques et les hollandais avaient pour but d’envahir le marché indonésien de leurs batiks.
Mais les indonésiens n’apprécient pas la qualité de ces batiks qu’ils ne jugent pas à la hauteur des leurs.

Il semblerait que les guerriers et travailleurs affranchis reviennent au pays avec les tissus batiks qui plurent immédiatement aux habitants
Ils vont adopter ces étoffes qu’ils estiment plus vivants grâce à leurs couleurs vives. 
Ils vont copier ces tissus en y introduisant des motifs propres à leurs différentes cultures et vont les nouer à la taille (pagne africain). 

Au début du XXe siècle les productions européennes connaissent un grand succès en Côte-de-l’Or néerlandais (le Ghana actuel). 

L’engouement se propage au Togo, Benin, Nigeria, Niger, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Sénégal, puis en Afrique Centrale, Congo (RDC). 

Ainsi, plusieurs usines de production textiles vont s’ouvrir dans plusieurs de ces pays, avec une main d’œuvre africaine mais le plus souvent sous la coupe des anglais et des néerlandais. 

L’entreprise Van Vlissinger & Co (aujourd’hui connu sous le nom Vlisco), basée à Helmond aux Pays-Bas, envoie des représentants sur place afin de mieux connaître les attentes des clients dans le but de mieux propager leur wax.

Dans les années 1960 et 1970, le wax est devenu un symbole de la fierté africaine et de l’identité culturelle. Les femmes africaines, en particulier, sont devenues de grandes porteuses et ambassadrices du wax.
Le tissu était utilisé pour confectionner des vêtements traditionnels et modernes, des accessoires, des couvre-chefs, et même des œuvres d’art. Quelques rares femmes vont en tirer avantage et vont devenir des femmes d’affaires très importantes : les Nana-Benz.

Le « pagne wax » est devenu un moyen d’expression et de communication, permettant aux femmes de raconter des histoires, de représenter des proverbes, d’afficher leurs origines tribales, ou d’exprimer simplement leur style personnel. Chaque motif possède une signification particulière et peut véhiculer une certaine symbolique.

Aujourd’hui, le wax est non seulement populaire en Afrique de l’Ouest, mais aussi dans le monde entier. Il est utilisé dans les défilés de mode, les créations de designers renommés, et est même devenu une tendance dans la culture populaire.

L’histoire du wax est donc étroitement liée à l’histoire de la colonisation, du commerce intercontinental, et de l‘expression culturelle africaine. C’est un tissu chargé de sens et qui continue à évoluer en fonction des tendances et des influences contemporaines. 

Les crises politiques récurrentes en Afrique, mettent à mal leurs situations économiques et font rencontrer des difficultés à l’entreprise Vlisco. 
La Chine inonde alors le marché avec des wax ou des copies de wax aux prix très abordables
La Chine rachète certaines des usines du continent africain.     

Malgré que le wax ne soit pas né en Afrique, le wax reste un emblème de l’identité africaine. 

Cette étoffe est une véritable richesse culturelle

Auriez-vous pu imaginer un instant que le wax, tellement africain, ne soit pas né en Afrique?

Crédit photo : Mallory VAILLANT

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